Au bout du fil, par le Préau

Une sieste de lecture, un moment apaisé et reposant

Pendant le confinement, les comédiens permanents du Centre dramatique national de Vire Normandie ont proposé aux publics isolés, via un formulaire d’inscription en ligne, l’animation Au bout du fil. Juste avant la fin, j’ai pu bénéficier d’un double rendez-vous, avec Najda le jeudi, avec Vincent le vendredi.

Une sélection personnalisée

Grâce à un travail en amont de l’appel téléphonique, Najda comme Vincent m’ont proposé une sélection personnalisée, autour des thèmes de la femme, du journalisme et de l’écriture. Les différents textes choisis ont fait l’objet d’explications et de mises en situation.

Texte 1, le 1er chapitre de King Kong Théorie

Après plusieurs propositions, en carte blanche avec les ouvrages dont la comédienne disposait chez elle, ou en lien avec la programmation de saison du Préau, j’ai choisi le texte écrit par Virginie Despentes. La lecture de Najda, sans censure aucune, concernait le premier chapitre de King Kong Théorie.

Virginie Despentes, punk et académicienne

Le personnage masculin de Vernon Subutex inspire, « le lecteur a une vraie tendresse pour les hommes, une vraie permissivité ».

Virginie Despentes en 2015

En avril 2018, Télérama publie une lecture du premier chapitre de King Kong Théorie par Fishbach, présentant ce texte comme un morceau de rap. Ce sixième livre et premier essai publié par Virginie Despentes, est un manifeste féministe moderne et ravageur qui dynamite l’ordre social tenant le corps des femmes à disposition des hommes.

« Pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. »

En novembre 2014, la comédienne Barbara Schulz évoque l’adaptation théâtrale, dans laquelle elle joue, de ce texte coup de poing dans l’émission télévisée C’est à vous.

Jour 2, lecture de Vincent Debost

Mon lecteur du jour m’a parlé du texte et de son auteur avant la lecture, il a laissé s’installer le suspense pour me dire, à la fin, que le jeune homme, âgé de 26 ans lors de l’écriture de cet ouvrage, était Jean Giraudoux.

La lettre anonyme

Ces 12 contes de jeunesse, peu connus parmi l’œuvre de Giraudoux, sont parus, parfois sous pseudonyme, dans des journaux de l’époque. Marquant le début de la carrière littéraire de l’auteur, ils sont écrits dans une veine réaliste, avec humour et fantaisie, parfois jusqu’à la satire. Celui que Vincent m’a donné à entendre s’intitulait La lettre anonyme, soigneusement sélectionné dans le recueil avec 11 autres titres, à savoir Le Cyclope, L’homme qui s’est vendu, Le banc, D’un cheveu, Au cinéma, L’ombre sur les joues, Guiguitte et le poulet, La surenchère, La méprise, Une carrière, Appendice et Le dernier rêve d’Edmond About.

Vincent, article Ouest-France octobre 2019

Parmi les propositions des 2 comédiens à l’initiative de ce projet, Le Dernier Jour d’un condamné a été évoqué. Ce roman très original de Victor Hugo puisque parmi les premiers dont le narrateur dit « je », plaidoyer politique pour l’abolition de la peine de mort, est paru en 1829. En lien avec la programmation de la saison 2019-2020, il se réfère au spectacle Un soir chez Victor H, mis en scène par Lucie Berelowitsch.

Pour aller + loin

Des vidéos, articles de presse et autres textes sont disponibles un peu partout sur ce site, n’hésitez pas à cliquer sur les liens pour en savoir plus.

Ouest-France article 28 avril 2020