« Mouvement.s » au château de Gratot
Jusqu'au dimanche 22 septembre 2024, l'équipe du château présente, en partenariat avec les Zendurances, une exposition grandeur nature, où l’art contemporain donne vie à la fluidité et à l’énergie. Chaque œuvre révèle une vision unique du mouvement, incarnant transformation et dynamisme à travers des créations saisissantes et évocatrices.
"Pas uniquement pictural, pas uniquement technique, mais aussi incarnant la vie. Le passé et l'avenir. Se mettre en mouvement, avec un voyage au bout du monde et un retour en Normandie. Point commun chez nos trois artistes, le rêve. Ce rêve qui se met en mouvement et qu'on retrouve dans les œuvres, avec derrière chacune d'entre elles quelque chose qui interpelle, questionne."
Geneviève Verrier, textilienne, et Pauline Bailly, artiste peintre des Femmes-Nuages, ont décidé de joindre leurs deux expositions ensemble dans le pavillon XVIIIe, Marc Yvonnou a quant à lui apporté une collection d'œuvres d'art aborigène, présentée dans les communs ouest.
Des peintures témoins d’une culture et du lien qu’entretiennent les Aborigènes entre eux, avec la terre, les animaux et les plantes, via le sacré, le Rêve, abolissant les idées de temps et d’espace et relatant le mythe de la création selon leur culture.
Des toiles où plusieurs niveaux de lecture s’entrecroisent. Des toiles évoquant autant la richesse spirituelle que la richesse physique.
Mélancolie des rêves
2024, huile sur toile de lin, deux tableaux de 100 x 70 cm chacun. Ce diptyque des Femmes-Nuages invite à la rêverie.



Pauline Bailly, peintre nimbophile
"Un plaisir d'exposer dans ce lieu magnifique."
Pauline peint des portraits de femmes parées d’un nuage sur la tête, comme un lien entre la terre et le ciel, incarnant un tout, flottant entre le rêve et la réalité. Des peintures qui offrent une pause, un instant où le temps s’arrête, où l’on souffle pour s’évader. Ainsi naissent ces Femmes-Nuages, traits d’union entre le concret et les rêves.
Geneviève Verrier, textilienne, parle avec des fils, des points de broderie et des pigments sur de vieux draps. Les surfaces explorées évoquent la mémoire des lieux, les traces sur les murs et vous invitent aux souvenirs. La subtilité des couleurs révèle les émotions ressenties. L’aiguille glisse entre les fils de lin ou de coton. Les points brodés relient passé et présent.
Les nuages représentent la condensation des états d'âme, des vapeurs de rêves, des nuées mélancoliques, comme un voile de poésie enraciné au milieu de paysages, de décors terrestres ou célestes. Ces femmes-nuages sont des gardiennes de leur univers, mais aussi de ceux des spectateurs, qui projettent leurs histoires et rêves.
Est-ce parce qu'elle est née à Noyon, sous le ciel bas de Picardie, que Pauline affectionne tant les nuages ? Depuis presque 10 ans, son œuvre picturale se déploie autour des figures des femmes-nuages, des peintures à l'huile qu'elle réalise au gré de ses inspirations, en petit ou grand format, dans son atelier de Vire Normandie.
Ses études de cinématographie à l'Université de Lille ne l'ont pourtant pas prédestinée à la peinture, qu'elle a patiemment apprise en autodidacte. Également scénariste, elle allie aujourd'hui son goût pour l'écriture cinématographique à son travail d'artiste, et s'est lancée dans un projet de film autour de Suzanne Valadon.
"Je m'inspire de balades poétiques, les assemblages flottent entre l'imaginaire et le réel, avec l'idée de naviguer entre le paysage et le portrait, car ces femmes ont les pieds sur terre et la tête dans le ciel."
"Toutes mes femmes sont pensives. Nous pensons constamment, même dans nos rêves. Leurs réflexions sont multiples, des émois les traversent, mais elles en détiennent le secret, avec pudeur."






