La vie sauvage, Thomas Gunzig

La vie sauvage, roman publié aux éditions Au diable Vauvert en 2017, m’a été recommandé par l’une des bibliothécaires de la médiathèque de Vire Normandie, qui apparemment me connaît bien… Son auteur, Thomas Gunzig, a dédicacé ce titre à sa fille Clara. Né en 1970 à Bruxelles, ce nouvelliste et romancier traduit dans le monde entier est également chroniqueur à la radio et auteur pour la scène.

L’histoire

La vie sauvage raconte l’histoire d’un jeune homme que l’on croyait disparu depuis sa plus tendre enfance, aux fins fonds de l’Afrique. Retrouvé, il est ramené dans sa famille, chez son oncle et sa tante. Il va rencontrer son cousin et sa cousine, l’univers de l’école et des psychologues qui vont vouloir l’aider. Ce jeune homme adolescent se trouve très fâché d’être en France, il ne voulait pas revenir, d’autant plus qu’il a laissé, là-bas au loin, en Afrique, Septembre.

La 4e de couverture

« Bébé rescapé d’un accident d’avion, Charles grandit dans la jungle africaine. Retrouvé par hasard le jour de ses seize ans et ramené à sa famille, il va découvrir les misères de la civilisation dans une petite ville du Nord de l’Europe. La rage au ventre, il mettra tout en œuvre pour retourner d’où il vient et où l’attend l’amour de sa vie. »

L’auteur raconte le titre

Quelques extraits

« Jessica n’était vraiment pas très jolie, ce qui la sauvait pour le moment c’était le fait qu’elle soit encore assez jeune. Mais dans les années à venir, le temps ferait son ouvrage. […] Il ne faisait aucun doute qu’elle vivait, pour l’heure, ses plus belles années, mais qu’à quarante ans elle irait rejoindre le grand cheptel mélancolique des femmes divorcées, solitaires, mères d’enfants adolescents dont l’égocentrisme hostile ne leur apporterait aucune consolation. »

« J’avais commencé à lire et, passé les premières pages, j’eus la conviction que cet infâme fatras de clichés enfilés bout à bout, à la manière de perles merdeuses sur un fil fait de moisissure, que ce fouillis de banalités prétentieusement présenté sur un plateau en toc, que cet agrégat de poncifs répétés avec une arrogance bouffie, que cette somme de bons sentiments de pacotille représentaient pour mon esprit une matière hautement toxique et donc un réel danger. »

« S’il y avait de l’alcool, nous en buvions, mais son ivresse faisait toujours pâle figure à côté de celle qui était la nôtre jour après jour, émanation éthylique et spontanée de notre propre bonheur. »

« Je la regardais alors avec une surprise émue, bouleversé par sa beauté animale, par la délicatesse sombre de sa peau, la profondeur cosmique de son regard et le mystère absolu de son demi-sourire donnant l’impression qu’elle en savait toujours un peu plus que moi sur les grandes questions de la vie, de la mort et de la destinée. Dans ces moments, porté par une joie sans limite qui me faisait tourner la tête, je me répétais :

« C’est elle… C’est elle que j’aime. C’est elle que j’aimerai toujours. »