L’aventure de Cerise créations a commencé il y a déjà plusieurs années, avant même la crise sanitaire de 2020, avec, de l’autre côté de l’église Notre-Dame, plusieurs expériences éphémères avant de se jeter dans le grand bain, dans la boutique permanente de la rue Chaussée.
Un temps suspendu entre citoyens du monde, cf. l’article de presse
Parmi les récentes apparitions, plusieurs vernissages et événements de grande qualité, imaginés et mis en œuvre par les artistes, les bénévoles et les membres du bureau de l’association. Pour exemple, au tout début du mois de février, avant l’événement annuel de la 2e édition des Immontrables, les Poches de Kodjo, une double exposition pour mettre à l’honneur l’artiste africain Kodjo Eyram Kinglo, « l’amoureux du beau », et son acolyte normand, Lionel Fize.
Discours de la présidente de l’association Cerise Créations
À chaque vernissage, un texte toujours très attendu par les publics et artistes
Pour la couleur, franche, vive, intense, on est servi. Les carrés de toile peints par Kodjo sont autant d’éclats de vie, de teintes vibrantes pour égayer le mur blanc de Cerise et raconter les femmes africaines. Car, plutôt que d’exotisme, il est question ici d’universel.
Au Togo comme en France, la grossesse est un moment marquant dans la vie d’une femme, d’un couple, d’une famille, dont les Poches de Kodjo rendent compte de façon magistrale. C’est simple et fort, comme cette aventure intérieure qu’est la maternité. Grandes joies ou moments difficiles parfois, dans les Poches de Kodjo il y a toutes les histoires, toutes les naissances.
Autre format, autres teintes sur bristol, pour nous évoquer l’Afrique. Couleurs terre, ocre, beige, noir en mouvement et petits repères blancs pour quelques grands sentiments. L’amour universel ou d’autres confidences se cachent derrière l’épaisseur et les traits vifs de ces peintures d’ailleurs.
Et comme l’art est un partage, à la série de Kodjo, la contenance universelle, se mêle le regard virois de Lionel Fize, sur ce continent différent. Ça colle, ça gratte, ça empatte par là, ça joue sur les mots ou sur les séries par ici, lumière ou matière, la couleur est toujours éclatante, et le noir des visages, des masques ou de la nuit, fait toujours ressortir la vie. Son intensité dans l’éclat des traits, son infinie mouvance dans la variété des formes, êtres reconnaissables ou indéfinissables, sage géométrie ou projections incertaines, folles même ; portraits d’Afrique, matières à voir, danse des couleurs, surprises à toute heure dans les œuvres de Lionel. Le monde est un village, où deux artistes se croisent dans un même esprit, où deux regards se mêlent pour un même pays, où deux talents se répondent pour doubler votre plaisir, chers visiteurs. Profitez, appréciez, et remercions ensemble les artistes.
Le Sourire des Enfants, par ses fondateurs et bienfaiteurs
Lionel Fize et ses acolytes racontent l’histoire de l’association franco-togolaise.
« Je suis parti au Togo en décembre 2022, pour travailler dans le domaine de la santé mentale. Et puis nous avons organisé un atelier de dessin, autour duquel j’ai rencontré mon ami Kodjo, à Lomé. Notre ami commun, Nassou, m’a préparé une surprise, au village de Trimé. De retour en France, Nassou et Mathilde ont ramené Kodjo dans leurs valises. »
« Le village de Trimé, dans lequel Mathilde et moi œuvrons par le biais de l’association Le sourire des enfants, est très reculé. Pas d’eau ni d’électricité, ce qui n’a pas inquiété Lionel », raconte Nassou. Deux jours là-bas, qui ont marqué l’artiste virois, la population, l’accueil des enfants, ils se contentent du peu qu’ils ont. Lionel Fize et Alain Legrain ont promis, dès leur retour en France, de nous aider à réaliser nos projets. Au Togo, pas de soutien financier de la part de l’État, donc les projets menés en France, par les parents de Mathilde, Lionel, Alain et les différents bienfaiteurs, permettent de récolter des fonds pour atteindre l’objectif de la construction d’une école, un lieu d’instruction et d’éducation. Grâce aux fonds récoltés en décembre 2023, les fondations ont pu débuter. »
« Sur ces images, les enfants gardent le sourire malgré tout. C’est la raison du nom de l’association. Ils ont tous envie d’apprendre. Nous commençons la construction de cette école durable, solide, offrant la perspective de maintenir des enseignants sur place. En effet, si l’école n’est pas construite, l’État togolais se désengage et retire les professeurs », explique Monsieur Laniel.