Cerise créations, Immontrables & expositions

Dans la boutique permanente de la rue Chaussée, en plein cœur du centre-ville de Vire Normandie, les membres du bureau et du conseil d’administration organisent, chaque mois un vernissage, mais aussi des événements variés et originaux, à l’instar des Immontrables, dont la 2e édition s’est déroulée en février 2024.

Des œuvres dites immontrables, sans jugement esthétique

Libertés et rencontres variées au programme des Immontrables, chaque année au mois de février. En 2023, une première dictée aux copies immontrables et de nombreuses surprises pendant deux week-ends. En 2024, une programmation plus riche encore, avec une double dictée, un rap façon slam, un court-métrage autour des menstruations féminines, une danse chorégraphiée, des ateliers de maths & magie, et bien d’autres encore pour réjouir les publics de tous âges et tous horizons.

TPL, groupe virois de jeunes rappeurs

Un florilège d’œuvres

En toute bienveillance et pour s’amuser, deux journées bien remplies, avec plusieurs projections du court-métrage « Les Instants rouges », des cadeaux culturels à la clé pour les champions de l’orthographe et des créations destinées à faire découvrir des artistes en devenir.

De nombreux participants, artistes et publics

Un engouement croissant pour les diverses animations

Lolita Espin Anadon, compagnie Léa, chorégraphie et danse autour d'une recette de cuisine

Lolita Espin Anadon

Chorégraphe de la compagnie LEA

« Le temps que l’on se donne, le temps dont on dispose, ou pas. Dans ce brouillard, j’ai pensé à la soupe de pois… »

Béatrice Danjou, lauréate de la dictée des Immontrables en semaine 1, le samedi 17 février

Béatrice Danjou

Cabinet Blooming, bien-être et soins

« Blooming signifie floraison, épanouissement. Voici ce que je vous propose à travers des massages et soins énergétiques. »

Eugénie Baylac, créatrice des "Instants rouges", court-métrage, et Jean-Yves Patry, vice-président de Cerise créations

Eugénie et Jean-Yves

Artistes complices et passionnés

« Un projet collectif captivant, hémophobes s’abstenir… »
« J’ai toujours voulu ne pas être un artiste et j’ai réussi ! »

Portraits de femmes, par l’artiste peintre Dominique Drillon

Discours de la présidente de Cerise créations lors du vernissage

Douceur et charme, défilé de mode, poses instantanées et poses étudiées, classiques revisités, voilà le programme féminin de ce soir, sobrement encadré, échantillons du talent coloré et minutieux de Dominique Drillon. Marinières en bord de mer, élégance en bleu et blanc, sous un ciel sûrement normand. Fleurs exubérantes et volatiles exotiques pour un décolleté osé ; rouge passion, sensualité et promesse d’un baiser, fausse innocence et douceur bleutée d’un fond sage pimenté de fleurs presque naïves. Danse à l’étroit dans le cadre, cheveux au carré, assortis au damier d’une tenue légère et moderne, noir et blanc un peu provocant. Les jumelles brunes et preque boudeuses nous interrogent du regard, légèrement inquiètes de savoir à qui va notre préférence.

« Si vous n’aimez pas la danse, passez votre chemin, car, petite fille fière et célèbre ou plus grande danseuse modernisée, mais dans des poses coutumières déjà vues, les ballerines sont à l’honneur, toutes de blanc vêtues, apprêtées, cheveux tirés mais pieds en dehors dans leurs pointes nacrées, assises et relâchées dans l’attente de leur tour de danse. »

Et elle, qu’attend-t-elle, la grande femme brune qui se prête au regard du peintre ? À la douceur du jour ou à des pensées lointaines ? Effet de quelques plis dans le tissu bleuté, mains au premier plan, du peintre nous pouvons ainsi admirer le talent, de précision, de réalisme. Regard du peintre sur les femmes ou modèles se dévoilant alors ? De trois quarts de dos, de face, totalement nues, mais pourtant toujours un peu lointaines, si l’on s’approche des corps, voyons-nous mieux les âmes ? Ou restons-nous toujours à fleur de peau, frontière infranchissable ? C’est sûrement ce que se demande la reine de l’exposition, son élégance ne vous a pas échappé puisqu’elle vous a fait venir jusqu’ici. Beauté sereine, regard profond, jolie composition pour résumer cette exposition. Un grand merci à Dominique Drillon, mais, juste une petite question de femme, « où sont les hommes ? »

Dominique Drillon, artiste peintre

Dominique Drillon, un passionné

Passionné depuis l’enfance par les matières artistiques, il a suivi une formation à l’école Boulle, du nom de l’ébéniste André-Charles, avec une spécialisation de graveur sur acier. Dominique Drillon a ensuite exercé l’essentiel de sa carrière dans les secteurs des arts de la table et du luminaire, alternant création et travail rigoureux de gravure et de ciselure. Douceur et esthétisme se dégagent de ses tableaux.

Natures mortes et marines, par l’artiste peintre Philippe Journiac

Discours de la présidente de Cerise créations lors du vernissage

Laissez-vous bercer par le cours tranquille de la rivière, camaïeu de verts, lumière de printemps ou soleil d’automne, la douceur est la même. Côté mer, dans le ciel orangé du couchant, nuages étirés sur un bleu frémissant, se détache la silhouette noire des arbres du parc. Au premier plan, petites rides de la marée montante ; la journée s’achève mais la mer, immuable, tient toujours sa place. Barque fatiguée, oubliée sur la grève savamment travaillée, sable, galets, rochers, n’allez pas comme moi vous tordre le pied… Un peu d’algues sur la coque, un peu d’herbes sur la rive, et au loin, lignes d’eau, lignes d’herbe, lignes de terre sombre, un ailleurs inaccessible. Mais c’est sans importance, car c’est le ciel nuageux, tout en contrastes, qui nous emmène en voyage crépusculaire.

« Matin d’hiver, couleurs tranquilles, un peu plus que les vagues qui commencent à nous éclabousser. La lumière éclatante nous fait oublier le froid. Peindre la première vague alors que la mer était si calme, semblait dormir encore, joli défi pour le peintre qui, sans bouger, veut suivre le mouvement bleu incessant et nous laisser entendre le léger clapotis du ressac naissant avec son premier coup de pinceau. Composition étudiée d’algues, de rochers et de lumière, d’horizons marqués mais non bouchés. Cependant la deuxième vague et les suivantes se jouent des projets du peintre et bientôt, vont recomposer son tableau, un contre-la-montre savamment encadré, coup de pinceau contre l’éternité marine. »

Dans son salon, son atelier, Philippe Journiac n’est plus soumis au rythme des marées. Ses natures mortes, il peut les assembler à son gré, les composer et dispose de tout son temps pour nuancer les reflets des tissus soyeux, faire briller la transparence d’une courbe, d’un verre. Les camélias aux feuilles vernissées pour colorer le temps suspendu d’un café prolongé. Savants reflets de la fine porcelaine, de la vaisselle sur la table acajou. Grains de raisin tombés de la coupe de fruits d’automne, bougies aux fines perles de cire, verre renversé, vieux livre ouvert ou fermé, cette fois l’ombre nous rappelle que tout est vanité, et que la nappe aux plis étudiés pourrait être le linceul de cette fin de journée.

Il y aurait encore beaucoup à dire pour rendre compte de tous les détails de cette charmante promenade dans les terres bretonnes ou picturales de Philippe Journiac. Mais je ne voudrais pas vous lasser et vais vous laisser admirer le cadrage qui magnifie le vieux pont habillé de lierre, vous laisser écouter le frémissement de la rivière qui glisse entre les herbes puis, comme nous sommes au mois de mai, vous pourrez prendre le chemin de lumière joyeuse, qui dans la forêt resplendissante, vous mène vers l’été. Un grand merci, Philippe Journiac, pour cette promenade bretonne qui, de mer en forêt, nous partage de si belle façon son amour de la nature, lumineuse, vibrante et si réconfortante.

Philippe Journiac, marcher sur un fil…

Marcher sur un fil, sans en voir la fin. Certains diront « attaquer la falaise ». Et pourtant, si l’on définit notre art comme étant l’expression de l’émotion que l’on cherche à partager, c’est simplement confirmer la pertinence de cette soirée et, en ce qui me concerne, c’est traduire la synesthésie que j’exprime dans mes toiles, qui sont la définition d’une vision sonore.

Parcours

Ma jeunesse fut ponctuée de différentes phases géographiques et familiales, et pendant mes dix premières années, je fus amené à garder les vaches. Moi, le petit malouin. Les journées de vacances étaient très longues et mes occupations étaient principalement tournées vers la nature, et la pêche à la grenouille en faisait partie. Alors approchez-vous d’une mare et là, toutes les grenouilles sautent et disparaissent. Attendez quelques minutes, et vous verrez celles-ci revenir, puis s’enhardir sur l’herbe. Encore quelques instants, et elles se remettront toutes à chanter. Vous venez de définir et de comprendre mes expressions picturales.

« Trois ans plus tard, je recevais le premier prix des lycées France Allemagne avec une peinture à la gouache, au Palais Saint-Georges, à Rennes, et ceci grâce à mon professeur d’art, qui m’avait pris sous son aile pendant quatre ans, et qui avait deviné, peut-être, le futur artiste. Plus près de nous dans le temps, en 1995, je réalisais le concours de Solidor en peinture à Saint-Malo, j’avais comme collègue de concours un peintre hongrois qui me disait vouloir peindre le bruit du vent dans les haubans. Me concernant, c’était mon premier concours sur site et je cherchais surtout à finir ma toile. La fin de la soirée fut ponctuée de quelques cas de rafales – nous sommes à Saint-Malo, toujours – qui finirent par coller le sable sur mon œuvre, empreinte d’huile. Quelle ne fut pas ma surprise de voir, le lendemain, ma toile primée ; je venais de peindre le vent ! »

Divers prix ont récompensé mes œuvres depuis quelques années, des grands, des plus petits, jusqu’à l’an dernier où, ayant terminé ma carrière professionnelle, dirigeant d’un bureau d’études et maîtrise d’œuvre, ainsi que tous mes mandats associatifs nationaux, puisque j’ai été gouverneur de district aux Kiwanis International, j’ai décidé de reprendre ma passion et le plus heureux des hasards m’a fait rencontrer Liliane et Pierrot, son mari. Membres de la galerie Cerise de Vire, ainsi que Cédric Jeanne, du comité d’animation du quartier de la gare de Vire, lors de ma première expo de reprise, dans les rues de Dangy.

« Maintenant imaginez-vous devant le tableau de l’hiver, et là madame la présidente l’a très bien décrit, vous entendrez le vacarme de la mer et le chant des mouettes. Si vous observez le Chemin de l’été, vous entendrez le coucou, et si vous visionnez le Vieux Pont, vous entendrez le clapotis de l’eau. Mon épouse a fait une vidéo lors de ma réalisation, qui a été visionnée 3 924 fois, dans le monde entier. »

L’ensemble de ces descriptifs basiques mais à la portée de tout un chacun, corrélé à l’intensité des effets d’un vernissage, et plus particulièrement d’une présentation en galerie, vise certes, à leur donner davantage de crédit, mais surtout vous apporte un témoignage empreint de véracité, qui se veut sincère. Alors que serait Degas sans ses Danseuses de l’opéra, Monet sans ses Nymphéas, Van Gogh sans ses Tournesols ou bien Corot sans ses Vues de Ville-d’Avray, ou plus près de nous, Pauline sans ses Nuages ? Pour moi, l’inflation de l’émotion, binôme de la couleur et du son, et bien sûr la lumière qui entoure mes œuvres, rejoint une logique communicationnelle que je n’ai plus besoin d’expliquer ni de légitimer. Pour résumer, je finirai par cette phrase, juste au-dessous de mon nom, « la nature nous offre une symphonie que seule la beauté du regard et le murmure de nos sentiments peuvent nous faire découvrir sous forme d’émotions au sein de cet orchestre de couleurs. »